Tenter un Zenith peu de temps avant la tournée des festivals c’est quand même sacrément osé et on n’était franchement pas sûr que la salle serait pleine. Elle ne l’était pas totalement, mais on n’était pas loin d’un sans faute (avec rideau pour les rangs les plus hauts tout de même). Score vraiment honorable pour un Megadeth et un Dave Mustain en excellente forme.
STRATOVARIUS
Le groupe mené par l’indétrônable Timo Kotipelto s’occupe de la mise en bouche devant un parterre déjà bien présent et pour la plupart, plutôt ouvert à cette étonnante proposition de Speed Metal pour ouvrir sur du Thrash qui à notre avis, tient plus du pratique que de l’artistique. Ce n’est pas la première fois que Stratovarius ouvre au Zenith, on se souvient d’un temps que les moins de 20 ans… enfin vous connaissez la chanson quoi, où les Finlandais ouvraient pour les Brésiliens d’Angra avec un certain Kiko Louleiro qui aurait pu être de retour ce soir en tête d’affiche dans cette belle salle s’il n’avait pas jeté l’éponge chez Megadeth dernièrement. Ce soir, le Stratovarius nous aura livré une excellente prestation. Qu’on aime ou non son Metal Mélodique assez rébarbatif, il faut reconnaître que musicalement et scéniquement, ça tient méchamment la route. Les mecs ont de la bouteille et même s’ils n’ont pas autant de richesses lumineuses à disposition, ils arrivent à tirer leur épingle du jeu en convainquant une partie du public.
MEGADETH
Ceux qui ont vu Megadeth en live régulièrement le savent, il y a les soirs avec et les soirs sans. Tout dépend un peu de l’humeur de Dave qui souffle le chaud et le froid sur toute la prestation. Parce que Megadeth c’est avant tout lui et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui. Et le Dave, ce n’est pas un jouet…
Ce soir est un grand soir ! Le groupe va nous régaler avec une setlist assez large ne jouant pas trop sur les vieux titres et proposant un peu de toutes les périodes sans jamais oublier les incontournables. Sur scène le son défonce ! C’est propre, c’est carré, ça bastonne, les jeux sont faits. Certes on pourra critiquer un peu la voix de Mustaine qui par moment se casse lorsqu’il est un peu loin du micro en début de phrase. Mais quand on voit ce qu’il envoie à la guitare pendant qu’il chante, on ne peut pas trop lui reprocher un petit décrochage micro de temps en temps. Dave est content d’être là ce soir et ça se voit. Il s’adresse au public deux fois sans donner l’impression qu’il se force. Pendant qu’il joue les titres, comme à son habitude, il sait se placer au fond de scène pour laisser son soliste prendre la lumière. Ce soliste qui remplace Kiko Loureiro c’est Teemu Mäntysaari, un guitariste Finlandais qui jouait dans un groupe que personne ne connaît. Autant dire qu’on l’attendait au tournant, remplacer un Kiko ou un Freedman n’est pas donné à tout le monde. Le gars est sobre, il n’en fait pas des tonnes, mais il demeure irréprochable sur ses parties de guitare. Il hésite à venir se placer devant lorsque nécessaire et semble déjà bien s’entendre avec le reste du groupe. A la batterie on retrouve une des crème de la profession (normal c’est un Belge, c’est comme un Français mais sympa). Crème parce que Dirk Verbeuren est une des personnalités les plus abordables qu’on connaisse, mais aussi parce qu’il poutre sévèrement quand il tape sur ses bambous !
Concernant le show lui-même, il est principalement musical, Megadeth n’est pas connu pour ses mises en scène compliquées. On aura quand même droit à un coucou du personnage des pochettes dont le nom m’échappe et un magnifique backdrop et… ben c’est tout. Le plan de lumière est efficace mais pas d’une originalité folle.
Megadeth aura donc enflammé le Zenith ce soir. Il est étonnant et rassurant de voir la bande de Dave être encore capable de telles prouesses là où d’autres de leurs collègues de l’époque de la naissance du Thrash sont clairement en phase descendante. Voilà qui augure une belle prestation au Hellfest en fin de semaine.