Lorsqu’on sait que dans ce groupe le bassiste s’appelle Keanu Reeves, on comprend mieux comment il remplit la Cigale aussi rapidement sans pour autant connaître une notoriété importante dans notre pays. Pourtant le groupe date de 1991. A cette époque, Keanu n’était pas encore l’acteur à la reconnaissance internationale qu’on connaît aujourd’hui. On ne pourra donc pas taxer la démarche de Dogstar d’opportuniste.
LEMAN
Seul en scène, avec ou sans sa guitare, l’artiste va s’appuyer sur des bandes pour faire son tour de chant. On imagine bien que c’est une manière qui demande un budget faible pour pouvoir faire des premières parties de ce type. Là où on pourrait trouver ça cheap, Léman va le compenser par une présence simple, en s’adressant au public entre chaque titre, en distillant des émotions variées etc. Mais surtout Léman c’est une voix et des textes. La qualité d’écriture est au rendez-vous de cette voix puissante et sûre qui nous a convaincus qu’on assiste sans doute aux débuts d’un artiste très prometteur.
DOGSTAR
Dogstar débarque sur scène en toute simplicité, comme s’il s’agissait d’un petit club, sans mise en scène, sans effet de manche. Les premiers titres s’enchaînent et on se rend vite compte que les téléphones portables sont nettement plus actifs du côté du bassiste que pour le chanteur/guitariste Bret Domrose de l’autre côté de la scène. On ne peut pas trop en vouloir au public qui sera surement venu en majorité plus pour la présence de Keanu Reeves que pour la musique du groupe. Et c’est bien dommage car Dogstar propose un Rock Alternatif plutôt sympathique qui sans révolutionner la musique US ajoute sa patte se situant entre Les Pixies et la Surf Music. Scéniquement, ça ne bouge pas beaucoup, là encore le côté Pixies se retrouve, c’est une musique sans oripeaux qui se suffit à elle-même, un peu à l’image du Grunge mais en moins écorché. C’est d’ailleurs en pleine vague Grunge que le groupe verra le jour, ceci explique sans doute cela.
Au registre des petites surprises sympathiques on notera une reprise de The Cure : Just Like Heaven parfaitement dans le ton. En revanche, on déplore un set d’une heure vingt, bien trop court à notre goût. Reste à savoir si les fans qui ne se sont déplacés que pour Keanu en avaient assez. En tout cas, on les a tous retrouvés devant l’entrée avec l’espoir d’un autographe ou d’une poignée de main. Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour pouvoir vérifier si leur vœu aura été exaucé…
Mélolive remercie chaleureusement Veryshow pour l’accréditation et la bienveillance de son accueil sur place.