Escapade
Septième album solo et second opus du chanteur depuis son retour au sein d’Iron Maiden (le précédent date de 2005 soit 19 ans plus tôt), The Mandrake Project ne se présente pas comme un album de chutes de titres refusés pour Maiden mais bel et bien comme un album de compositions de haute qualité.
Si on commence par parler de l’objet, cet album joue la carte de la sobriété graphique avec un artwork signé Bill Sienkiewicz. Ce n’est pas un hasard si pour une fois on attaque par cet angle car The Mandrake Project n’est pas qu’une simple galette musicale. En effet, une bande dessinée accompagne la sortie de cet album qu’on peut acheter sous la forme d’un disque simple (CD ou vinyle) ou avec une mini BD de douze pages constituant le premier extrait d’une œuvre qui devrait courir sur 3 ans sous la forme de 12 volumes. Rien n’est encore annoncé, mais on espère que d’autres albums soutiendront la sortie des BD !
En attendant, nous avons ce premier disque à nous mettre dans les oreilles. A la production on retrouve Roy Z qui avait déjà travaillé sur Tyranny Of Souls mais aussi sur du matériel plus ancien et qu’on ne présente plus. Concernant les musiciens, c’est Roy et Bruce qui joueront les guitares, Roy jouera également les basses. La batterie est tenue par Dave Moreno et les claviers par Mistheria.
Bruce Dickinson avec cet album, choisit de rester fidèle au genre qui l’a rendu populaire, terminé la période Balls Of Picasso, retour au Heavy Metal. Mais on aurait tort de se dire qu’il s’agit d’un album de plus qui sonne d’antan et qu’on va oublier sitôt écouté. L’atout maître dans la manche du magicien se situe au niveau des mélodies particulièrement efficaces sur les refrains. L’autre bonne idée consiste à ne pas se perdre dans le Prog poussif qui caractérise la fin de carrière d’Iron Maiden, même si certains titres vont plus loin que les structures classiques du Heavy. On passe sur les deux singles rapidement, des mélodies accrocheuses, un calibrage parfait pour attirer l’attention de l’auditeur et l’emmener plus profondément dans l’album avec des titres nettement moins immédiats pourtant beaucoup plus ambitieux comme Eternity Has Failed et son break de clavier/guitare en guise d’acte de bravoure en solo comme il n’est plus trop à la mode de le faire sur les prod plus modernes ou comme Resurrection Men et son ambiance Western.
Passé la toute première écoute de rigueur avant de comprendre la mécanique de cet album, on accroche sur chaque titre. L’ensemble présente un relief passionnant avec un Bruce au meilleur de sa forme vocale. On apprécie un titre comme Face In The Mirror pour sa sobriété à tous les niveaux, donnant à l’auditeur un temps de respiration avec la dernière ligne droite. Car les deux derniers titres sont sûrement les moins accessibles de l’album avec Shadow Of The Gods un morceau en deux temps et Sonata [Immortal Beloved] un titre de presque 10 mn qu’on ne voit pas passer.
Bruce fait du Bruce. Il ne faudra pas chercher la révolution avec The Mandrake Project. Par contre, on tient là un, si ce n’est LE, meilleur album du chanteur en solo. Maintenant on espère juste que ce dernier n’attendra pas encore 19 ans avant de produire une suite au projet.
Tracklisting :
1. Afterglow Of Ragnarok
2. Many Doors To Hell
3. Rain On The Graves
4. Resurrection Men
5. Fingers In The Wounds
6. Eternity Has Failed
7. Mistress Of Mercy
8. Face In The Mirror
9. Shadow Of The Gods
10. Sonata (Immortal Beloved)
Titre emblématique de l’album : Afterglow Of Ragnaro
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun
Titre ovni : Resurrection Men
17/20