Bientôt quatre mois qu’on attendait la sortie de Dark Rainbow, cinquième album de Frank Carter and the Rattlesnakes, depuis l’annonce de sa sortie en septembre dernier et ce vendredi 26 janvier, il est enfin là. Après le single Man of the hour, une série de concerts acoustiques et intimistes (dont un en France au Supersonic Records), puis deux autres singles Brambles et cette semaine Self love, l’impatience était là. Pour ce nouvel album, le groupe de Punk Rock, qui a débuté en 2015 avec Blossom et ses morceaux bien énervés a annoncé un tournant assumé (et déjà entamé avec End of suffering) vers une musique plus calme et posée mais toujours Rock.
Frank Carter(chant) et Dean Richardson (guitare), membres principaux du groupe l’affirment, l’album leur correspond totalement, certains titres étant d’anciennes idées de morceaux retravaillés. Avec une pochette énigmatique, une cabane sombre mais éclairée dans une forêt avec la mer au loin, l’album promet de nous surprendre si nous osons passer la porte.
Il ouvre avec Honey un morceau énergique avec de puissantes guitares et une basse au rythme rapide comme pour rappeler qu’ils font toujours du Rock. Vient ensuite Man of the hour, une réflexion sur le succès et les difficultés qui l’accompagnent, les attentes et pressions engendrées.
Frank a travaillé sa voix avec une coach et le résultat est bluffant, comme sur Can I take you home. Il joue avec désormais, tel un crooner, comme sur American spirit, porté par une batterie bien présente. Certes, il ne crie plus sa rage mais il a gagné en puissance et douceur. Il la maitrise totalement nous faisant passer d’émotions en émotions avec subtilité. La présence de piano, synthés et même de cordes peut être déroutante pour eux qui suivent le groupe depuis longtemps mais c’est un mariage parfait avec le combo basse/batterie/guitare notamment en final d‘Happier days.
Le mélancolique Brambles, ode à la passion et à ses complexités met l’accent sur la mélodie et redescend légèrement le rythme qui ralentit totalement pour Queen of hearts, un titre introspectif et épuré comme ils savent en faire. Et dans la même lignée, la ballade piano-voix Sun bright golden happening et ses refrains entêtants, toujours très mélodiques.
Retour à des rythmes plus rapides et même dansants avec Superstar et là encore la voix est travaillée, puissante et mise en avant. On continue sur un morceau rythmé avec Self love qui parle de la difficile acceptation de soi. A dark rainbow clôture l’album avec une voix tourmentée et néanmoins un côté optimiste laissant à chacun le soin de trouver ce qu’il cherche.
En résumé, le dernier album de Frank Carter and the Rattlesnakes est un magnifique album, intense, sombre et lumineux à la fois, un rock alternatif totalement maîtrisé. Le groupe défendra ses nouveaux titres en live avec l’énergie qu’on leur connaît avec une tournée dès le mois de février. En France, après avoir retourné une Cigale complète en 2022, il passeront par le Bataclan (complet lui aussi !) le 24 février et au Hellfest le 30 juin. On espère bien évidemment d’autres dates par la suite.
Liste des morceaux :
1. Honey
2. Man of the hour
3. Can I take you home
4. American spirit
5. Happier days
6. Brambles
7. Queen of heart
8. Sun bright golden happening
9. Superstar
10. Self love
11. A dark rainbow
Titre(s) emblématique(s) de l’album : Man of the hour, Superstar
Titre original : American spirit
Titre(s) dont on aurait pu se passer : Aucun, l’album est équilibré.
18/20