Prog en stock
C’est une soirée comme une autre à Paris, mais au Trianon c’est soirée Prog ! Marillion honorable représentant d’une seconde vague du genre vient faire sonner les cloches de la grand-messe et les ouailles sont aux rendez-vous puisque le Trianon affiche presque complet.
I AM THE MORNING
C’est le Folk Progressif vaguement Lyrique d’I Am The Morning qui a la lourde charge d’intéresser un public qui n’est clairement pas des plus simples et qui n’est pas là pour eux. Les deux Russes, l’un au piano et l’autre au chant vont dérouler leur tour de chant en créant un lien avec le public grâce aux prises de parole de la chanteuse. On sous-estime souvent cet aspect dans un spectacle, savoir parler au public est parfois plus important que les morceaux qu’on leur joue, surtout lorsqu’on ouvre. A la fin du set, le duo repart sous des applaudissements nourris, ce qui n’était pas du tout gagné d’avance.
MARILLION
On va être honnête avec vous, nos connaissances sur Marillion sont proches du néant. C’est la première fois qu’on a l’occasion de les voir sur scène nous ne connaissons qu’un seul titre Sugar Mice qui ne sera même pas présent sur la setlist du soir. Les titres plutôt lents, aux mélodies fines (on est loin des tsoin-tsoin et des suites de notes faciles), l’influence des Pink Floyd est palpable sans pour autant être omniprésente. C’est surtout le côté Rock Progressif dans la structure des titres et non dans la démonstration qui rapproche les deux groupes finalement. Steve Hoghart est impérial dans son rôle de frontman, il a depuis longtemps réussi à remplacer Fish dans le cœur des fans et sans trop en faire, il dégage un charisme quasiment naturel de dandy anglais façon maître de cérémonie. Le reste du groupe fait le job de manière plutôt discrète, chacun restant bien à sa place. Le spectacle ne cherche pas à faire du visuel même si on apprécie particulièrement la scénographie lumineuse au Trianon ce soir. Sur l’écran derrière, beaucoup d’images défilent participant très bien à l’ambiance de chaque morceau.
Du côté du public ça se passe bien. La moyenne d’âge est assez haute, du coup on est plus attentif que déchaîné, on sent beaucoup de respect vis-à-vis de ce que le groupe propose et on sent bien que le Rock Progressif c’est une affaire sérieuse lorsqu’on écoute les commentaires avisés des fans entre les morceaux. On sent qu’on a un public de connaisseurs qui ne pardonnera rien. C’est là tout le mérite du groupe d’arriver un contenter un public aussi pointu et observateur.
Certes Marillion ne remplit plus Bercy depuis longtemps, le haut de l’affiche est bel et bien révolu, du moins pour ce qui est de la France. Mais justement, c’est surement une chance de pouvoir les découvrir dans une salle plus humaine. Le groupe aura convaincu les plus sceptiques et même si votre serviteur n’est pas un grand afficionado du genre, il ne se sera pas ennuyé, ce qui est déjà une sorte de victoire.
Melolive remercie Le Trianon et Veryshow pour l’occasion qui nous a été donnée d’immortaliser en image ce concert.