Décontracté du style
Avec Epavist on sort un peu des stéréotypes. La démarche n’est pas de devenir un groupe connu, de faire de l’argent ou de se flatter l’égo en public. Non le but c’est de se faire plaisir et d’embarquer un peu de monde dans l’aventure. C’est du coup sous cette optique qu’on va vous parler de ce premier EP.
Le groupe formé en 2022 est une histoire de famille ou presque. Seule Vanessa (Ex- Monolyth à la basse) derrière les futs est une pièce rapportée du clan familial. Le reste de l’équipe se compose de ESS (connu dans le milieu comme étant le boss d’Ultrarock, une radio metal du 95) gère le chant et la basse, Crazzy et Flo respectivement frangin et neveu du premier gèrent les guitares.
Eponymous est donc leur premier EP, il se compose de deux titres électriques, un titre 100% acoustique et de trois enregistrements live en guise de bonus. Ils ont été enregistrés à l’occasion d’un concert organisé pour fêter les 30 ans d’Ultrarock. Rien que dans la diversité de ce qui est proposé on est déjà hors-piste niveau calibrage. Mais pourquoi pas, no rules ! On pourrait voir ce disque comme une sorte de single truffé de bonus.
Le premier titre City Of Joy est une composition déterrée des archives des frangins puisqu’elle date de 1992. On suppose qu’elle a été dépoussiérée pour une remise au goût du jour. Le style de ce morceau est très Hard Rock 80’s avec ce côté bluesy sautillant. Le refrain est assez efficace dans le genre. Le chant de ESS n’est pas sans faire penser à Gen simmons de Kiss (on sait qu’il en est un grand fan, ça n’a donc rien d’étonnant), c’est plus flagrant sur les couplets. Sur ce titre, le solo envoie beaucoup de notes, mais on a un peu l’impression de ne pas être dans la bonne gamme par moment. C’est déroutant. Avec B**ch! On reste dans la même ambiance big Rock du premier titre avec un ton un peu plus bad boy dans la mélodie. Il s’agit d’une composition plus récente puisqu’elle date de 2021.
Le titre suivant est donc tout acoustique, c’est la ballade du skeud. Le genre qu’on chante sous la douche lorsqu’on se lève du bon pied pour démarrer une journée qui s’annonce bonne. Le style est très Rock US, on reste cohérent avec les deux compos précédentes, c’est assez court et ça reste bien en tête. C’est notre coup de cœur.
Les trois titres qui sont présentés comme des bonus live ont été composés dans les années 80 et elles ont la fraîcheur de cette époque avec ce côté refrain Punk sur des accompagnements plus Rock/Blues. I’ll Go Back To Manhattan est peut-être le titre qui sonne le plus vieillot de la liste avec ce côté vieux titre de Téléphone (Chorus, suite d’accords un peu convenue etc). Le dernier titre va nous plonger dans les années 60 avec ce leitmotiv Blues qui fonctionne plutôt bien. Peut être notre morceau bonus préféré ! Comme quoi, réinventer la roue n’est pas forcément nécessaire pour se faire plaisir.
Alors bon, ok la réalisation de cet EP n’est pas parfaite. Le son est fait avec peu de moyens et ça s’entend. Mais c’est tout de même réalisé avec intelligence car l’idée de mettre le public aussi présent sur les titres live est brillante par exemple. On sent que l’ensemble même fragile constitue le terreau de ce que pourrait donner Epavist au présent avec un peu de temps et de travail. On est donc très heureux d’encourager le groupe à aller de l’avant, en proposant de nouvelles compositions maintenant qu’ils se sont affranchis de leur héritage. Après écoute, on a le smile et finalement n’est-ce pas aussi, (surtout ?) pour ça qu’on fait et qu’on écoute de la musique ? A suivre !
Tracklisting :
City Of Joy
B**ch!
Morning Man (acoustique)
Don’t Stop Lovin’Me (live)
I’ll Go Back To Manhattan (live)
When I’M Down (live)
Titre emblématique de l’album : City Of Joy
Titre dont on aurait pu se passer : I’ll Go Back To Manhattan
Titre ovni : I’ll Go Back To Manhattan, finalement c’est le seul titre qui sonne vraiment daté
14/20 avec nos encouragements !