Retour vers le fute dure !
Wings Of Steel c’est avant tout un projet totalement autoproduit. Alors forcément, le premier truc qu’on va se dire c’est que si ce n’est pas signé et distribué par un label c’est forcément amateur et d’une qualité relative. Et bien on se trompe lourdement. Cet album c’est la claque du moment en matière de Heavy Metal.
Avec un nom pareil, on se doute même sans en avoir encore entendu une note de quel type de Metal on va prendre dans les cages à miel. Wings Of Steel avec Gates Of Twilight continue de revisiter le Heavy Metal à choucroute permanentée qui a fait les beaux jours des années 80. Forcément, ça ferme des portes, notamment celles des grosses maisons de disques (c’est pas nouveau dans le Metal, on a l’habitude). L’âge d’or est passé depuis longtemps et tenter un revival en solo sans proposer une petite évolution reste une entreprise risquée. Ce n’est pourtant pas effrayant pour les Américains. Et puis compte tenu d’un petit sursaut du Glam depuis quelques temps, pourquoi le Heavy ne pourrait pas revenir un peu au-devant de la scène ? Et si Wings Of Steel était finalement en avance sur son temps ? Ce serait assez ironique !
Pour faire du bon Heavy Metal mélodique il existe une recette. Il faut dans un premier temps un chanteur qui chante haut avec une voix de tête puissante. Et là, ça tombe bien, Leo Unnermark est clairement l’homme de la situation capable de pousser des vocalises suraiguës avec ce petit trémolo caractéristique en fin de phrase. Cependant, le timbre n’est jamais criard, ce n’est pas Bon Scott. En terme de voix, on est plus proche d’un Europe que d’un Judas Priest. Ensuite, il nous faut un guitariste soliste mélodique et technique. Là encore, le groupe fait mouche avec Parker Halub qui s’occupe de toutes les guitares et de la basse sur cet enregistrement. Le tout repose donc sur une batterie qui n’en fait pas des tonnes mais assure l’assise nécessaire à ce type de musique. C’est Mike Mayhem qui est à la manœuvre.
Sur la question des influences, certains titres comme Leather And Lace font penser à du Whitesnake, mais l’influence principale c’est le Power Metal Mélodique à la Queensryche. En France c’est un groupe qui pourrait parfaitement tourner avec Sortilège par exemple. La pochette elle-même s’inscrit dans cette veine avec beaucoup de couleurs et tous les codes : Les flammes, les têtes de mort, les animaux fantastiques et le fond étoilé. On a presque le Starway to Heaven en image de fond ! Le groupe assume ce qu’il est et ne cherche pas à être dans l’air du temps.
Wings Of Steel n’en est pas à son coup d’essai, il avait déjà produit un EP éponyme qui annonçait déjà la couleur en 2022. C’était alors la même équipe aux manettes. Ce premier album est donc une suite logique plus ambitieuse qui pourrait bien ouvrir quelques portes, comme une signature sur un label (Frontiers Records ? Mascot Records ? pourraient être de bons candidats ou mieux encore Nuclear Blast ?). Ce serait d’autant plus facile que l’album sonne à mort et qu’il est largement au niveau par rapport aux standards professionnels sonores actuels. Le style est old school, pas le son !
Il y a maintenant l’exercice du live auquel il va falloir se plier et si le groupe pouvait faire un petit tour en France, même dans une petite salle, on serait bien content de venir vérifier sur place le savoir faire développé sur cet album. En attendant on prendra plaisir à écouter plusieurs fois ce petit bijou qui n’a qu’un défaut, celui d’arriver un peu trop tardivement dans le temps. Mais une chose est sûre, si vous êtes nostalgique d’une époque et que vous avez attendu le groupe qui vous proposera un peu de sang neuf, vous l’avez trouvé et il a de sacrés arguments ! Fans de Heavy, ne passez pas à côté de Wings Of Steel !
Tracklisting :
Liar In Love
Fall In Line
Garden Of Eden
Cry Of The Damned
She Cries
Lady Of The Lost
Leather And Lace
Slave Of Sorrows
Gates Of Twilight
Into The Sun
Titre emblématique de l’album : Liar In Love
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun tout est bon
Titre ovni : L’ensemble est plus que cohérent. Leather and Lace est le titre le plus bluesy de l’album et pourrait remplir cette fonction.
17/20