Retour aux sources
Alice continue tranquillement son petit bonhomme de chemin, l’increvable du Freak show, avec ce Road qui nous démontre que le papy n’est pas près de prendre sa retraite. Voyons ensemble si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Depuis maintenant un bon paquet d’années, Alice Cooper est revenu vers le style qu’il a quasiment initié à ses débuts : le Classic Freak Rock. On se souvient de sa soif de coller aux modes dans les années 80/90 et même 2000 avec l’intrusion d’un style plus Indus rattrapant la copie Marylin Manson dans son élan. Une période plutôt réussie d’ailleurs. Et puis le chanteur retrouve ses premiers amours avec plus ou moins de bonheur. Quelques albums un peu plats mais pas déplaisants, un petit bijou avec Welcome 2 My Nigthmare qui est presque un hommage au premier du nom. Road figurera sans doute comme une pierre de plus à l’édifice artistique du chanteur, une pierre comme les autres, pas mieux taillée, pas plus grosse, mais remarquable au même titre que les autres.
Ce nouvel album souffre des mêmes qualités et défauts de cette période. Il se veut conservateur du style Alice et du coup, on ressent parfois comme une attente d’originalité car on n’a plus la fraîcheur des débuts. Si Welcome 2 My Nightmare dépoussiérait Welcome To My Nightmare (oui ce n’est pas simple à suivre…), Road lorgne plus volontiers vers Billion Dollars Babies et on est presque sûr que les fans de ce dernier vont y trouver leur compte.
L’album est donc sans surprise, il faut quelques écoutes pour retenir les mélodies, elles ne sont pas immédiates, mais une fois que c’est fait, on réécoute l’album plusieurs fois de suite volontiers sans s’ennuyer.
Niveau son, l’ensemble rend plutôt live, ça donne un aspect authentique, pas surproduit. Alice le dit lui-même, il a souhaité faire un album rapidement avec son line up actuel de tournée et ils ont tout enregistré live, sûrement parce que ça va plus vite car quand on est en tournée, on n’a pas forcément 6 mois pour faire un album. On saluera le savoir-faire car peut de musiciens aujourd’hui sont encore capables de réaliser ce type d’exercice avec la rigueur que réclame le studio. Pour les paroles, on reste là encore dans du pur Alice avec les thèmes Freaks à l’ironie bien marquée et qu’il affectionne. Il ne se prend pas au sérieux deux minutes, il fait son show, il nous divertit. Un petit mot sur le visuel qui pour une fois, n’est pas trop moche. Cooper nous a parfois sortie des trucs qui démontrait que l’image n’était pas forcément son souci premier. Ici on est dans la sobriété et c’est très bien comme ça.
Finalement, doit-on attendre qu’un artiste à la carrière comme celle d’Alice Cooper produise une œuvre qui casse les codes ? Nous on pense que l’artiste est dans son rôle, il sert aux fans ce qu’ils attendent et contrairement à plein d’autres, il est plutôt qualitativement régulier. Pour la prise de risque et le bouleversement musical, place aux jeunes. Pour le moment, force est de constater que de ce côté-là non plus, il ne se passe pas énormément de chose. Nous ne sommes pas dans une période de révolution artistique.
Tracklisting :
I’m Alice
Welcome To The Show
All Over The World
Dead Don’t Dance
Go Away
White Line Frankenstein
Big Boots
Rules Of The Road
The Big Goodbye
Road Rats Forever
Baby Please Don’t Go
100 More Miles
Magic Bus
Titre emblématique de l’album : White Line Frankenstein
Titre dont on aurait pu se passer : Magic Bus principalement parce qu’il arrive en dernier et qu’on peut décrocher avant
Titre ovni : Aucun, c’est du Alice pur jus
16/20