Essai transformé
Ayron Jones, c’est le gars qui est tranquillement en train de se faire un nom. Il sort son second album après un premier qui avait déjà fait dresser quelques oreilles. L’artiste, une fois de plus, fait parler les guitares et le groove. Cet album confirme qu’Ayron n’est pas qu’un artiste de passage et qu’il compte bien s’installer dans le paysage Rock actuel.
Ce n’était pourtant pas gagné ! Sur le papier, et avec des influences très 90’s flirtant entre Grunge et Rock plus conventionnels, on pouvait penser qu’on allait encore avoir quelqu’un qui surf sur la mélancolie d’une génération de quadra qui cherchent à revivre leur jeunesse. Mais l’artiste ne se contente pas de singer ses idoles, il leur insuffle une nouvelle dynamique en y plaçant une forte personnalité et un savoir-faire évident.
Ce nouvel album fait monter le ton d’un cran. Pour commencer, la production est énorme avec une grosse assise dans les basses. On pense tout de suite au Nu Metal mais avec un côté plus sale dans le jeu, plus authentique, moins retravaillé. Tout transpire le groove sur ce disque, des rythmiques lourdes aux solos bluesy, on ressent un mojo de dingue ! Ayron Jones semble beaucoup travailler les sonorités. Ainsi, on va retrouver du Chorus, du Pitch schifter, de la Whammy, du Phaser c’est un défilé d’effets tous toujours bien employés.
On notera plusieurs aspects dans la musique d’Ayron. Une approche Nu Metal/Post Grunge avec des titres comme Strawman ou The Title construits autour de riffs très lourds et une approche plus Pop/Rock avec des titres comme « Filthy », Otherside ou encore My America qui n’est pas sans faire penser à Lenny Kravitz (en plus musclé). Le chanteur ne s’interdit rien, ainsi, sur un certain nombre de titre, s’invitent des instruments additionnels comme des napes de claviers ou des sons de piano classique comme sur Get High. On trouve aussi des fréquences électroniques très graves qu’on entend plus volontiers dans le Dubstep. Le Rock de Jones ne tourne jamais en rond.
Ayron Jones est plus qu’un chanteur, il est guitariste. C’est lui qui fait les solos sur ses titres et il assure aussi une grosse partie des rythmiques avec son acolyte en live. Sa guitare de prédilection est une Stratocaster de chez Fender et même si on se doute aux sonorités que d’autres guitares ont pu être utilisées, on entend parfaitement la Strat’ sur tous les titres avec ce son brillant. C’est ce choix qui fait aussi la personnalité de cet album car pour ce type de musique, on pense plus souvent aux sons chauds d’une Les Paul ou d’une PRS qu’à la sonorité plus fluette d’une Strat. Et à l’écoute de cet album on ne peut qu’en convenir, le monsieur titille plutôt bien le manche.
Avec Chronicles Of The Kid, Ayron Jones s’inscrit pleinement dans une continuité, sans révolutionner la musique, il fait avec une rare maîtrise du neuf avec du vieux ! Dès lors, les nostalgiques d’une époque ne seront pas dépaysés, mais ceux qui aiment les sonorités plus modernes devraient y trouver aussi leur compte. Cet album a tout ce qu’il faut pour devenir un classique du genre, aucun titre n’est plus faible qu’un autre, ils proposent tous une énergie qui leur est propre pour former un tout cohérent. On a hâte de retrouver le guitariste/chanteur sur scène (il passera en octobre à l’Élysée Montmartre) pour reprendre une belle claque dans les esgourdes comme la dernière fois, à la Cigale. En tout cas ne cherchez pas, c’est notre coup de cœur de l’année !
Tracklisting :
Strawman
Blood In the Water
The Title
Otherside
My America
Living For The Fall
« Filthy »
Get High
The Sky Is Crying
On Two Feet I Stand
Titre emblématique de l’album : Strawman
Titre dont on aurait pu se passer : aucun, on aurait même tendance à réclamer plus de titres !!!
Titre ovni : The Title (très original sans pour autant trop dénoter avec le reste)
20/20