La force tranquille
Quand un de tes groupes préférés passe à Paris, forcément t’es très motivé pour venir faire des photos et pondre une diatribe. Mais si en plus ce concert te permet de découvrir deux groupes qui comptent dans le game, le premier depuis déjà quelques temps et le second plus récent, alors là tu sais que tu ne vas pas te bouger pour rien.
Mammoth
Il s’agit d’un groupe qui s’organise autour d’une personnalité, en l’occurrence cette de Wolfgang Van Halen (pour ceux qui dorment en classe de Metauuul c’est le fiston de feu Eddie du même nom). Le jeune homme prend donc la relève avec un Hard Rock grungisant, donc plutôt moderne (même si maintenant c’est plus si neuf) où il donne de la voix et de la guitare. Il a la bonne idée de ne pas chasser sur les terres de son daron en ne cherchant pas à l’imiter. Le groupe joue ses titres, mais ils ne profitent pas de conditions optimums avec un éclairage pauvre tout en contre-jour dont certains membres complètement dans le noir et un son un peu brouillon. Mammoth fait quand même le job, mais on ressent une sorte de réserve de la part de Wolfgang, comme une sorte de timidité, il sera intéressant de les revoir dans une position plus confortable sur une affiche de festival par exemple.
Halestorm
Là en revanche, la timidité et la réserve c’est pas du tout le genre de la maison. C’est en conquérant qu’Halestorm monte sur scène et lls vont presque réussir leur coup d’éclat (à défaut de coup d’état) sur la tête d’affiche. C’est le grand jeu avec fortes vocalises, occupation très professionnelle de l’espace, un peu d’humour aussi avec le batteur qui fait un solo avec des baguettes géantes. J’étais longtemps passé à côté de ce groupe et il faut reconnaître que c’est d’une rare efficacité (on m’avait prévenu).
Les conditions sont bien meilleures, ça aide un peu d’avoir une belle lumière et un son de bonne qualité. D’ailleurs ça laisse à penser qu’Halestorm fait presque figure de co-tête d’affiche que de première partie. Quoi qu’il en soit, le groupe emporte la salle et son public dans son voyage avec facilité et c’est presqu’avec regret qu’on les voit sortir de scène.
Setlist :
The Steeple
Love Bites (So Do I)
I Get Off
Mine
Familiar Taste of Poison
Amen
Drum Solo
Back From the Dead
Wicked Ways
I Miss the Misery
Alter Bridge
Mais quand Alter Bridge entre en scène les regrets s’effacent et on profite. On ne va pas se mentir, Alter Bridge n’est pas le plus grand groupe scénique du monde, Miles n’a rien d’un showman et même si le reste du groupe joue avec de belles attitudes on est dans du spectacle assez classique. A titre perso j’adore les attitudes de Mark Tremonti, pour le photographe son visage expressif est un beau terrain de jeu. C’est surtout musicalement que la formation remporte la timbale, avec des titres extrêmement bien écrits et fortement calibrés pour plaire, il raflent à tous les coups la mise sans avoir à trop faire d’effort.
Ce soir en début de show on trouve Miles en petite forme, il commet quelques petites erreurs. Rien de grave, mais c’est tellement rare de sa part que ça se remarque forcément. Heureusement ça ne dure pas et il redevient le chanteur sans faille qui agace tous les autres. Au registre des doléances on notera aussi un son beaucoup trop fort avec des aigus assez agressif, avec des bouchons ça reste supportable, sans c’est invivable. C’est dommage d’autant qu’en terme de norme, on doit dans les choux.
Côté setlist on tape un peu dans tous les albums et quand on suit le groupe depuis longtemps on est forcément frustré de ne pas entendre certains de ces titres préférés. C’est le problème avec les groupes qui sortent beaucoup d’album avec énormément de titres efficaces ! On aura droit à Pawns & Kings, This Is War et Silver Tongue issus du dernier album et même s’il est très bon et que le choix de ses titres est surement le plus logique, vu qu’il s’agit des titres mis en avant sur les réseaux médiatiques, on aurait préféré un titre de moins au profit d’un classique de plus. Non en fait je pense qu’Alter Bridge est condamné à produire des shows toujours plus longs à mesure qu’il sortira de bons albums car pour contenter tout le monde, piocher quelques titres dans chaque album sera toujours frustrant. Il faut tout jouer ! (On me glisse dans l’oreille qu’il faut que j’arrête d’exiger l’impossible… bon ok).
En tout cas le rappel mettra tout le monde d’accord avec trois titre imparable (je vous laisse découvrir lesquelles dans la setlist en fin d’article).
Alter Bridge aura une fois encore mis tout le monde au diapason et même si on a connu des shows plus exubérants, la musique et le savoir faire du groupe transporte son public. Alter Bridge c’est la force tranquille, un rouleau compresseur qui roule lentement mais que rien n’arrêtera quoi qu’il arrive.
SetList :
Silver Tongue
Addicted to Pain
Before Tomorrow Comes
This Is War
Brand New Start
Isolation
Wouldn’t You Rather
Burn It Down (Mark on vocals)
Pawns & Kings
Metalingus
In Loving Memory (Acoustic)
Blackbird
Cry of Achilles
Rise Today
Rappel :
Slip to the Void
Open Your Eyes
La rédaction remercie Him Media pour l’accréditation et la qualité de leur accueil.