Hey Joe !
Ugly Kid Joe nous présente son nouveau méfait au titre qui n’est pas sans rappeler un album de Judas Priest de la grande époque. Les fans goûteront le clin d’œil qui devient une marque de fabrique du groupe (on se souviendra de Starway To Hell initiant la reformation en 2012).
C’est donc 30 ans après la sortie du disque qui les a fait connaître dans le monde entier : America’s Least Wanted que le Kid décide à donner un successeur à Uglier Than They Used To Be. Et comme pour boucler une boucle, on retrouve Mark Dodson déjà responsable à l’époque à la production. Pour autant la composition de deux albums diffère quand même pas mal.
Ugly Kid Joe a connu un trou dans sa carrière, entre 1992 date de sa séparation après une baisse de popularité et 2012 date de leur retour. Le groupe avait à l’époque explosé avec la sortie d’America’s Least Wanted et il avait eu énormément de mal à garder le haut du pavé avec les sorties suivantes. Leur retour n’était donc pas forcément très attendu (en tout cas en France), mais grâce à l’EP Stairway To Hell il avait convaincu le public que le Kid avait encore quelque chose à dire. Suivra en 2015 un nouvel album plutôt efficace mais le groupe ne renouera pas avec le succès d’antan pour autant. La mode est passée…
Donc 7 ans plus tard on s’attaque à l’écoute de ce nouvel effort. Sept ans c’est long, le groupe aime prendre son temps. A la première écoute on est agréablement surpris par la qualité de la production avec un son massif, bien rock n roll, gorgé d’harmoniques flatteuses et de graves précis et profond. On ne le dira jamais assez, pour ce genre musical, la qualité du son fait une grosse part du succès d’un album. Si on s’occupe maintenant des compositions on remarque une sorte de retour aux sources. Mais attention, on ne parle pas de celles du groupe, comme une sorte comeback nostalgiques qui peut tenter bon nombre de formations après 30 ans de carrière, mais plutôt aux sources du Hard Rock. Car on constate dans le style des morceaux qui composent cet album une envie de revenir à l’essentiel. Forcément l’ombre d’ACDC plane sur cet album à tel point qu’on aurait bien entendu certains titres sur le prochain album de ces derniers. Le seul vrai reproche qu’on pourrait faire à cet opus c’est son côté mid tempo du début à la fin. Lorsqu’on écoute l’album en entier (oui il y’a encore des gens qui font ça), l’ensemble manque un peu de relief. Mais ce qu’on perd en fun immature californien on le gagne en riffs agressifs et efficaces. Côté chant Whitfield Crane est impérial, le chanteur se balade littéralement d’un titre à l’autre sans jamais faiblir, c’est un vrai plaisir à entendre.
Alors quel verdict donner à ce nouvel album ? Certes il ne réinvente pas la roue et on pourrait se poser la question du positionnement commercial face à un public nostalgique cherchant à revivre ses 20 ans qui pourrait regretter de ne pas retrouver l’Ugly Kid Joe des débuts. Cependant ce même public en général, n’a rien contre un peu de pur rock n roll… Nous on pense que c’est un bon cru qu’il faut prendre pour ce qu’il est, un choix artistique assumé et sans doute un clin d’œil aux influences premières du groupe. On pourrait conclure en disant que le groupe à gagné en maturité ce qu’il a perdu en impertinence.
Tracklist
01. That Ain’t Livin’
02. Not Like The Other
03. Everything’s Changing
04. Kill The Pain
05. Lola
06. Dead Friend’s Play
07. Up In The City
08. Drinkin’&Drivin’
09. Failure
10. Long Road
Titre emblématique de l’album : That Ain’t Livin’ qui donne le ton direct.
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun, globalement l’album se tient.
Titre ovni : Aucun
14/20