Tiré à 4 épingles
Comme son nom l’indique on ne peut plus justement, 4 est donc le quatrième effort de l’homme au chapeau haut de forme. On y retrouve toujours Myles Kennedy (Ex The Mayfield For, Alter Bridge, Myles Kennedy & Compagny) au chant et les Conspiradors (le bassiste Todd Kerns, le batteur Brent Fitz et le guitariste rythmique Frank Sidoris) en soutien musical. On ne change pas une formule qui a déjà fait ses preuves. A la production on trouve Dave Cobb bien connu pour avoir produit Rival Sons entre autres.
La production de Slash en solo est plutôt efficace. On reconnaît aisément la patte du musicien à travers ses compositions. La démarche se veut finalement assez simple. Ce 4 est un peu à l’image très rock n roll du monsieur, le genre qui fait son truc sans prise de tête, à la cool. Déjà le titre de l’album, on ne sent pas la grosse réflexion derrière… D’autres l’ont fait me direz-vous (VH I, VH II, VH III pour ne citer que les productions de Van Halen). Mais que penser de la pochette ? Une simple texture grise en guise de fond avec le logo donnant le nom des artistes dont la taille de la police semble indiquer l’importance de la participation. Pour le coup, on en connaît qui se sont plus foulés. Cela dit, à l’ère de la distribution numérique, l’importance de la pochette devient de plus en plus anecdotique. Reste le marché du vinyle qui lui, accorde une importance toute particulière à l’objet. Ceux-là se sont vus soignés avec des versions collectors hors de prix bardés des goodies. Une Les Paul signature Slash a même été sortie par Gibson à la sortie de l’album. Cette dernière était fournie avec le vinyle collector et un autocollant à placer sur la guitare qu’on ne saurait trop vous conseiller de le laisser dans le case tellement c’est lait de coller ça sur une Les Paul.
Assez parlé du contenant, concernant le contenu on reste sur un terrain connu. Nous sommes face à des titres de gros rock US, toutes guitares en avant avec des solos, des riffs blues et des rythmiques lourdes sur certains titres. Fondamentalement ce disque ne diffère pas tant des précédents. Pourtant il manque quelque chose. Certains titres se détachent du lot comme le très calibré radio Déjà Vu ou Fill My World la ballade aérienne et son letmotiv à la guitare. Bref l’aspect commercial est assuré et le succès du disque ne pose pas question. Nous avons là un disque de rock mélodique qui passe en boucle sur les radios américaines.
Néanmoins on regrettera l’absence totale de prise de risque dans cette démarche musicale que nous qualifierons de paresseuse. Ou est passé la gniak ? Slash c’est le guitariste Junkie, le mec dangereux et cool. Or, on ne sent pas le danger à l’écoute de 4. Myles Kennedy, surement l’un des meilleurs chanteurs mélodiques actuellement, livre, lui aussi un service minimum, exagérant les vibratos sur certains titres façon vieille chèvre qui radote (il faut lui interdire le mot Belong dans les paroles ! Autant dans Alter Bridge que sur cet album, on n’en peut plus de ce vocabulaire qui tourne sur deux mots).
Les refrains sont accrocheurs, mais tout sonne un peu mou ! On est face à ce qu’on pourrait appeler le bon vieux « rock à papa ». Ça reste du bon rock, mais ça ne sent pas l’urgence. Être et avoir été… l’éternel problème des gloires qui cherchent à durer. Ce disque assure donc le fan service, pour ceux qui en veulent plus, il reste tout de même de quoi se sustenter dans la discographie plus que fournie du monsieur. Nous, on vous conseille le premier album de Velvet Revolver, l’excellent Slash & Friends et les trois premiers Guns N’ Roses pour le côté hargneux.
Titre emblématique de l’album : Déjà Vu
Titre dont on aurait pu se passer : Call Of The Dogs
Titre ovni : Aucun, on est sur du Déjà Vu déjà entendu
13/20
Vassago