On va être honnête avec vous, pour beaucoup d’entre nous la carrière discographique d’Ozzy Osbourne c’était arrêtée à Ozzmosis. Assez déçu par l’album suivant, étant complètement passé à côté des productions suivantes, on avait bien tenté de raccrocher les wagons en 2010 avec Scream, mais là encore on était assez vite passé à autre chose laissant encore de côté l’album sorti en 2020. On se disait que comme beaucoup d’artiste à la carrière longue comme le bras, l’essoufflement était logique, voir attendu. Le bonhomme se perdait en plus dans des émissions de TV réalité écorchant un peu plus son image, ce qui n’arrangeait rien. Du coup on n’attendait vraiment rien de ce nouvel opus du Madman.
L’entrée en matière avec le titre éponyme de l’album va tout de suite nous rassurer. Ce titre renoue directement avec ce qui a fait le succès du chanteur. Une mélodie efficace, un Hard Rock qui ne réinvente pas le genre mais qui sonne efficacement. Ce morceau donne le ton. L’apport de Jeff Beck est audible avec ce solo tout en doigts sur des gammes alambiquées. Ce titre fait très certainement référence aux déboires psychiatriques du chanteur.
Sur les dix premières pistes les solos sont partagés parmi des invités prestigieux tel que Jeff Beck déjà nommé, mais aussi Eric Clapton, Zakk Wilde, Tony Iommi qu’on ne présente plus et Mike McCready de Pearl Jam (on ne devrait pas avoir à le présenter non plus, mais on sait le monsieur plutôt discret du coup tout le monde ne sait pas qui c’est). Le line up de l’album ce compose quant à lui de Zakk Wilde à nouveau à la guitare, Robert Trujillo à la basse, Chad Smith à la batterie et Andrew Watt qui s’occupe des guitares rythmiques et des claviers. Autant dire qu’avec une telle réunion de brutasses, les sessions ont dû être rapides. Cerise sur le gâteau, on trouve aussi Duff McKagan, Chris Chaney qui participent à la basse, Taylor Hawkins pour certaines batteries et Josh Homme à la guitare. On sent qu’Ozzy a cherché à bien s’entourer comme si son seul nom à l’affiche ne suffisait plus.
La suite des titres fait le job avec des compositions assez Hard Rock teintées 80’s comme Immortal, des ambiances plus sombres comme pour le titre No Escape From Now et même des incursions vers le Bluezy avec Sir Clapton sur le titre One Of Those Days et le délire qui clôture l’album. L’ensemble sonne de façon homogène même si on sent bien une différence d’approche rythmique sur les deux titres sans featuring. On perçoit bien que sur ces morceaux Zakk Wilde reprend le pouvoir même si la prod tente de lisser cette différence.
Puisqu’on en parle, la production de cet album est un peu gentille avec des guitares assez discrètes et une basse plus en avant. La voix d’Ozzy surnage sur le mix et se voit nettement moins traitées que d’habitude. On retrouve bien quelques chorus et autres effets ponctuels sur des morceaux, ça reste un disque très produit malgré tout, mais qui ne recherche pas la lourdeur sonore. C’est peut-être ce qui pourrait rebuter le fan de la première heure, ce son plus sage, plus mure et plus ouvert, mais ça sonne !
Finalement que penser de ce nouvel effort du Madman ? Nous on valide, Osbourne démontre que même quand on croit avoir fait définitivement le tour de son univers il peut encore surprendre. Et ça on aime.
Titre emblématique de l’album : Patient Number 9
Titre dont on aurait pu se passer : Darkside Blues
Titre ovni : Darkside Blues
16/20
Vassago