Avec Kavinsky et quelques autres acteurs de la scène Electro, le French Touch semble porter sur un certain revival du son des années 80. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple retour en arrière mélancolique. Comme pour les artistes de variété qui n’hésitent pas à jouer la carte du disco mélangé à leur soupe prédigéré, il s’agit ici de reprendre le design sonore et de le transposer à notre époque, comme pour reprendre les choses là où elles en étaient restées pour mieux les continuer. Carpenter Brut s’inscrit totalement dans cette démarche avec cette touche venant du Metal qu’il incorpore à ses mix. Il faut dire que Franck Hueso a pas mal travailler dans le milieu du Metal en enregistrant avec des groupes comme Klone ou Hacride pour ne citer que ces deux-là.
Leather Terror est le second opus de ce qui sera une trilogy racontant les aventures d’un personnage fictif se nommant Bret Halford (fils caché de Bret Michael et de Rob Halfort). Avec le premier opus, Leather Teeth, nous avions un côté plus Pop avec déjà pas mal de guitares saturées, mais un son globalement léger et toujours des sonorités synthétiques bien ancrées dans les 80’s. Ce dernier point ne change pas sur Leather Terror. Mais le ton se fait nettement plus sombre que son ainé. Ici la Pop se voit remplacée par du dark entre New Wave et Heavy Metal.
Le précédent disque proposait huit titres avec seulement deux chantés. Là on trouve pas mal d’invités sur les 12 titres qui composent cet opus : Gunship, Greg Puciato, Ulver, Persha, Sylvaine et Johannes « Jonka » Anderson. L’aspect Metal est beaucoup prononcé et trouve son apogée sur le titre éponyme qui clôture l’album avec cette voix Guturale et ses batteries à la double grosse caisse très en avant. On prend plaisir à entendre l’influence de Stress de Justice sur le titre Night Prowler, comme une sorte d’hommage au groupe qui a décidé Franck Hueso à créer Carpenter Brut.
Certains lui préférerons surement le côté plus commercial de Leather Teeth à la noirceur de Terror. De notre côté, on respect grandement l’idée de ne pas reproduire une formule qui fonctionne. On aime les artistes qui tentent des choses, quitte à se planter ou à se chercher. Carpenter Brut est complètement dans la bonne démarche, celle de ne pas se répéter et force est de constaté qu’en plus Leather Terror atteint cet objectif sans se perdre en route. On reconnaît bien la patte de l’artiste, la synthèse est parfaite. Vivement l’album suivant pour suivre les aventures de Bret Michael et découvrir peut-être une troisième couleur sonore ou un équilibre entre les deux déjà exposées.
Titre emblématique de l’album : The Window Maker
Titre dont on aurait pu se passer : Leather Terror, titre un peu convenu et caricatural
Titre ovni : Statbat Mater
16/20
Vassago