Après une tournée américaine post-covid, Greta Van Fleet fait un passage éclair en Europe avec une halte à Vienne, unique date en France. Retour sur ce concert mémorable !
Alors, petit rappel pour ceux qui seraient passés à côté du phénomène GVF.
Ce quatuor rock, originaire du Michigan, est composé d’un trio de frangins : Josh (chant), Sam (basse) et Jake (guitare) Kiszka, et d’un ami d’enfance : Danny Wagner (batterie). Tous sont nés dans les années 90 et composent de la musique rock digne des plus grands noms des années 70.
Leur premier album, Anthem of the Peaceful Army, sorti en 2018, avait explosé les chartes du monde entier et fut classé n°1 par le Billboard. Dès 2019, on entendait déjà leur musique partout aux USA, que ce soit à la radio, à la TV, dans les pubs ou au cinéma. Le groupe est, entre autres, lauréat d’un Grammy Award… Bref, un CV plutôt impressionnant !
L’ascension fulgurante du groupe s’est poursuivie progressivement en Europe et en France, pour preuve : à Paris, ils ont rempli les Étoiles en mars 2018, le Zénith l’année suivante.
Cette fois-ci, ils viennent dans le cadre de la tournée Dreams in Gold, présentant leur nouvel album The Battle at Garden’s Gate, sorti en 2021.
Un concert à ciel ouvert, dans le magnifique Théâtre Antique, qui promet de nous en mettre plein les yeux, le cœur et les oreilles.
Les portes s’ouvrent aux alentours de 18 heures et c’est sous un soleil encore ardent que l’on découvre le magnifique Théâtre, superbement préservé, avec des détails dans chaque recoin, pour les yeux les plus aiguisés, et même des gravures dans la pierre soutenant la scène. Les gradins offrent une vue imprenable sur la scène et la ville en arrière-plan. Pour ceux ayant un assez bon cardio pour grimper tout en haut des gradins, c’est encore plus impressionnant. Le cadre est parfait, autant au niveau logistique (les toilettes et points de vente sont faciles d’accès) que le lieu en lui-même. Très vite, les stands de merch et de boissons sont pris d’assaut.
Le soleil chaud de Vienne tombe peu à peu lorsque, à 20 h, The Amazons entre en scène.
Leur musique rock dynamique est très plaisante et chauffe efficacement le public en instaurant une bonne ambiance festive. Très énergiques, ils ont été studieux et révisé leur français afin de sortir des petits mots tels que « merci beaucoup » ou « à bientôt », on apprécie toujours l’effort.
Le groupe d’indie rock sonne purement british et sait ravir les fans du genre. Avis aux amateurs de Royal Blood, Pixies, The Black Keys ou Circa Waves : vous allez définitivement pouvoir agrandir votre playlist ! En tout cas, le public viennois paraît enchanté.
Les techniciens s’activent rapidement à la fin de leur set et la scène change de couleur. Tandis qu’on dresse des fines sculptures métalliques, des draps blancs sont hissés haut et viennent couvrir les derniers rayons du soleil qui passaient jusqu’alors derrière la scène. Ça s’annonce très beau.
Aux environs de 21 h, Reasons for Waiting de Jethro Tull résonne dans l’arène. On entend ensuite la voix de Josh qui entre en scène avec ses frères. Ils sont pour la plupart pieds nus, comme à leur habitude, et visiblement très heureux, avec un sourire à faire pâlir n’importe quel modèle d’Email Diamant. Vêtus de leurs tenues de scène étincelantes et ornées de doré, avec des paillettes sur le visage, ils rayonnent déjà. Les magnifiques lumières colorées viennent sublimer la scène (big up aux techniciens light). Par contre, apparemment ce soir, il y a une panne de ventilos, pourtant en place. Petite déception pour les photographes qui n’auront pas de photos des artistes les cheveux au vent. C’était pourtant so vintage !
Greta Van Fleet commence par enchaîner ses hits Built by Nations, When The Curtain Falls et Safari Song. S’en suit un solo de Danny, dont la peau de batterie reprend l’artwork doré de l’album. Ce dernier a significativement progressé depuis ses débuts. La fosse est relativement calme, il n’y a pas de gros mouvements de foule. On est là. On écoute. On admire. On rêve tous ensemble.
Jake ne cesse de se dandiner en jouant ses solos qui n’en finissent plus. Très dynamiques, les frères Kizka sautillent partout sur scène. Josh a même un assistant câble pour que son micro ne s’emmêle pas lors de ses déplacements, il finit d’ailleurs par lui tapoter amicalement la tête pour le remercier de ses services. Il semble un peu moins timide que lors de leurs premiers concerts, où il peinait à sortir quelques mots au public. Ce soir, il arrive à interagir un peu plus avec lui, en le faisant par exemple taper des mains, ou coucou avec les mains à droite, puis à gauche. Les spectateurs participent de bon cœur à chaque fois, même si on sent parfois de légers flottements, rapidement éclipsés par leur incroyable jeu.
A la fin d’Age of Machine, nous avons droit à une session jam, moment où les musiciens improvisent ensemble. Greta Van Fleet excellant en la matière, ils composent d’ailleurs la plupart de leurs morceaux de cette façon. Oui oui, en improvisant devant nous en plein live !
D’ailleurs, la seule chose qu’on pourrait éventuellement leur reprocher, c’est qu’il y ait peu de morceaux joués, en raison des solos et versions ‘extended’ interprétés par les différents musiciens.
La prestation vocale de Josh est époustouflante. Le jeune chanteur parvient à des notes encore plus hautes qu’auparavant, repoussant bientôt les limites de l’audible. Il sort ensuite son tambourin pour jouer en retrait, lorsque Jake joue son solo sur le devant de la scène, avant de le jeter dans la foule (le tambourin, pas le frangin). Finalement, ils s’éclipsent tous en lançant des roses blanches à la fin de My Way, Soon.
Après quelques minutes d’attente, le groupe revient sur scène pour le rappel vers 22 h 20.
Cette fois-ci, Sam troque sa basse contre son piano et se met à jouer l’intro de Rhapsody in Blue de George Gershwin, avant d’enchaîner avec Light My Love. Les spectateurs saisissent rapidement leurs smartphones et illuminent les lieux. Bientôt, l’Arène ressemble à un ciel étoilé, sous la lune descendante.
Le groupe clôt la soirée avec son plus grand hit : Highway Tune, morceau le plus efficace pour faire danser le public. Avec cette fois-ci un solo de basse, puis une nouvelle impro de Jake, un dernier pour la route avant de retourner au chorus final. Même si ce dernier pourrait, selon les dires de son frère, continuer comme ça pendant des heures. On serait partant ! Jake finit par placer sa guitare derrière la nuque pour achever son solo, au cas où on douterait encore de ses skills.
En cette chaude soirée de juin, c’est donc une excellente performance que nous ont offert Greta Van Fleet. Leur indéniable talent a résonné dans ce monument historique de l’Antiquité romaine.
Le groupe convainc définitivement tous les âges, des ados d’aujourd’hui aux ados d’hier. On en ressort tous des étoiles plein les yeux, comme dans un rêve, Dreams in Gold.
Un grand merci à Live Nation pour l’invitation, ainsi qu’à toute l’équipe du Théâtre de Vienne pour leur accueil chaleureux et leur organisation exemplaire, ainsi qu’aux agents de sécurité également très sympathiques.
Adeline L. Janovicz
– Setlist –
THE AMAZONS
Bloodrush
Ready for something
In my mind
One by one
Mother
Black Magic
GRETA VAN FLEET
Intro : Reasons for waiting, Jethro Tull
Built by Nations
When The Curtain Falls
Safari song
Drum solo
Black Smoke Rising
Caravel
Heat above
Age of Machine
The Weight of dreams
Guitar solo
My way, Soon
–
Piano solo : Intro Rhapsody in Blue
Light My Love
Highway Tune