Cali, c’est un artiste entier issue de la nouvelle vague à l’époque de Vincent Delerme et de Bénabar ou encore de Miossec. Des chanteurs plutôt centrés sur les textes et une mise en scène particulière qui ne fait pas dans la démonstration technique. Autant même dire que pour certains ça chante carrément faux et il n’y a aucune puissance de projection. Heureusement pour nous Cali sait quand même chanter et il va nous le démontrer lors de ce concert. Mais l’artiste à d’autres cordes à son arc comme nous allons le voir.
Camille a fait The Voice, l’émission de télécrochet qui cartonne depuis des lustres en exploitant des chanteurs professionnels à moindre frais tout en recyclant les anciennes gloires dans des fauteuils trop grands pour eux. Et dès qu’elle se met à chanter on comprend pourquoi elle a été prise dans l’émission. Musicalement on navigue dans des chansons de variétés avec quelques touches de hip hop à la marge et un peu de R ‘n B pour colorer un peu les mélodies. L’artiste est très souriante, elle est heureuse d’être sur scène et ça se voit. Côté public, quelques fans dansent dans la fosse, Camille descendra pour participer avec eux pendant les passages instrumentaux. Le reste du public est attentif, l’accueil est plutôt sympathique et encourageant.
Sur scène on a un guitariste et un batteur qui lance des samples également. Une formule qui permet de jouer n’importe où à très peu de frais ! Plutôt malin.
Le rideau s’écarte. Sur la scène du Douze, un banc sur lequel un homme est allongé et semble dormir. Une boucle musicale tourne, très répétitive, entêtante. La salle n’est pas éteinte, comme si le spectacle n’avait pas commencé. Puis Cali se relève et s’adresse directement au public. Vous l’aurez compris, ce n’est pas un simple tour de chant auquel nous allons avoir droit ce soir, mais une véritable pièce musicale. Cali joue l’introspection en partant de son âge. Il fait le point sur lui-même, sa carrière, d’où il vient, où il va…
On perçoit beaucoup d’ironie, beaucoup de mélancolie, beaucoup d’auto-critique et pas mal de critiques du système. Cali ne cache pas ses engagements, certains peuvent paraître bien-pensant, mais il est comme ça Cali, il assume.
Musicalement le chanteur tapera assez peu dans ses classiques. Seul en scène il jouera tout de même « C’est quand le bonheur » et « Elle m’a dit » pour le fan service, mais on sent bien qu’il préfère nous chanter les titres spécialement écrits pour ce spectacle. Nous avons tout particulièrement apprécié la chanson hommage à Alain Souchon, très amusante et assez touchante.
Les spectateurs en ont pour leur argent, en immersion totale avec des HP de chaque côté des gradins, avec une vraie mise en scène, un paquet de titres inédits et surtout une vraie performance d’acteur de la part de Cali qui entre chaque titre part dans un monologue, la performance aura durée deux bonnes heures (la setlist en témoigne).
Set List :
C’est quand le bonheur ?
Où vont-elles ? (new song)
Comme un avion de papier (new song)
Les amoureux (new song)
Je sais ta vie
Ils sont venus la chercher (first time since 2016)
Elle a mal
T’es où Lili ? (new song)
Lâche pas (new song)
Alain Souchon (new song)
Elle m’a dit
Mon fils ma vie
Mes vieux cinglés
Misha (new song)
Une séparation
La femme qui t’aime
Je sais que toi aussi (new song)
Moon River (Henry Mancini & Johnny Mercer cover)
C’est encore un sans-faute au Douze qui ne remplira malheureusement pas la salle, mais offrira au public présent des conditions exceptionnelles pour profiter de Cali seul en scène. C’est dommage car pour 16 € ici, on a le même spectacle qu’on va payer plus de 60 dans une salle parisienne. Par moment ça vaut le coup (le coût ?) de faire quelques kilomètres pour venir voir un artiste qu’on aime…
Vassago