Etant bien trop jeune à l’époque de la vague Hard Rock des années 80, il faut reconnaître que je suis totalement passé à côté. C’est finalement à travers « Ange ou Démon » de Manigance que j’ai découvert Sortilège. En effet, Manigance avait eu la bonne idée de reprendre « Messager ». C’est ainsi que j’ai été écouter la discographie de Sortilège quasiment 20 ans après sa disparition. Du coup lorsque que j’ai vu cette affiche avec ces deux groupes, même si ce n’est pas mon style de metal de prédilection, je me suis dit que c’était l’occasion de boucler la boucle.
J’ai donc découvert le groupe sur « Ange ou Démon » et pour être honnête mis à part « Signe de Vie » réédité ensuite, au niveau de la discographie j’en étais resté là. Je voyais le groupe de temps en temps en live pour le plaisir de recroiser les membres du groupe que je connaissais un peu, notamment Didier Delsaux qui est une personne adorable qui m’avait invité chez lui pour un jour de l’an ! Hélas au fil des années les membres ont tous été remplacés et seul François reste fidèle à son poste. En même temps c’est un peu le big boss de la formation… Et force est de constater que le groupe a bien changé.
Comme vous le verrez dans la setlist ci-dessous beaucoup de titres sont issus du dernier album en date et pour cause, lorsqu’on change de chanteur la restitution des anciens titres est forcément plus casse gueule, c’est donc un choix logique et intelligent de la part du groupe. La place de Didier a donc été reprise par Carine Pinto. C’est forcément un changement majeur pour le groupe et même si bon nombre d’anciens fans ont pu décrocher, on peut facilement supposer que de nouveaux viennent les remplacer. Vocalement on a plus ou moins les mêmes capacités, mais hélas le son du groupe n’est pas simple ce soir et la pauvre Carine est souvent noyée dans les guitares. D’ailleurs l’ensemble du mixe est difficilement audible, les guitares étaient bien trop fortes avec des fréquences aiguës assez agressives rendant le tout un peu brouillon, c’est dommage. Carine est parfois bleue, je me demande si elle s’entend bien dans les ears. Même constat du côté de l’éclairage, le groupe n’aura pas été gâté par la mise en lumière, beaucoup de zones sombres (ce qui n’arrangera pas mes affaires en tant que photographe). Au registre des mauvaises surprises, le groupe aura joué de malchance avec des soucis techniques qui auront obligé Carine à meubler avec le chant a capella d’un titre de 4 Non Blondes « What’s Going On ». J’ai une tendresse toute particulière pour Carine qui a vécu un vrai moment de solitude avec le reste du groupe affairé à chercher des solutions (il s’agissait d’un problème avec le lancement des samples manifestement), et je trouve qu’elle a plutôt bien géré la situation, très professionnellement.
Alors forcément après ce type de soucis, on a senti le groupe un peu crispé pendant quelques titres avant de réussir à se détendre pour redevenir le groupe de scène qu’on connaît. On voyait à la tête du batteur Patrick Soria qu’il en avait gros !
Sur deux titres nous aurons droit à des danseurs venus soutenir le groupe scéniquement. Le manque de place sur scène rendra le tout un peu confus et je pense que ce type de spectacle prendra toute sa mesure dans des conditions plus adaptées. En tout cas, l’idée est plutôt sympathique. Du coup ça donne envie de revoir le groupe forcément pour vérifier tout ça !
Au final le groupe s’en sort avec les honneurs, le Manigance des débuts est bel et bien enterré avec cette nouvelle formation qui devra maintenant démontrer de quoi elle est réellement capable dans des conditions techniques plus confortables. A suivre…
Setlist :
Sang froid
Héritier
Huis clos
Volte-Face
Le bal des ombres
Pur-Sang
Arrêt de mort
Larme de l’univers
La reprise des affaires après 35 ans d’absence ou presque, forcément on se pose plein de questions. Est-ce que le feu sera toujours là ? Zouille sera-t-il toujours capable de chanter les titres ? Le nouveau Line-up sera-t-il à la hauteur au point de faire oublier les membres historiques dans le cœur des fans de l’époque ? Bref, pas simple de revenir… Et même si la sortie de Phoenix envoyait un signal rassurant quant au savoir faire du groupe, on sait que l’exercice du live n’est pas forcément le même et qu’il peut être piégeux.
Premier constat, dès le premier titre, on a une réponse à toutes nos inquiétudes. La voix de Zouille est juste incroyable après autant d’inactivité, on sent qu’il y’a eu un vrai travail derrière cette maîtrise. Certes la voix est un poil plus éraillé sur les notes les plus aigües, mais il y arrive encore et personnellement j’aime les voix qui ont du vécu ! Vive les voix avec des poils ! Côté musicien on a la fine crème du genre avec des mecs qui ont de la bouteille, visez un peu : à la batterie Clément Rouxel qui à roulé sa bosse dans Lyzanxia et Tank est un vrai métronome qui adore se lever pour participer au show, à la basse on retrouve Sébastien Shag que j’ai eu l’honneur de croiser au concert de Sarah Jad sur scène puis dans la salle, Olivier Spitzer à la guitare, un vieux de la vieille qui a connu la belle époque dans des formations comme Satan Jokers, Strators ou Shakin’ Street et last but not least Bruno Ramos ancien membre du groupe de première partie tellement à l’aise sur scène et que j’ai plaisir à retrouver à chaque fois sur scène. Comment voulez-vous que ça ne fonctionne pas avec une telle équipe ?
Niveau son et lumière on passe dans une autre dimension par rapport au set de Manigance et en même temps à la lumière je retrouve quelqu’un que je croise souvent au Forum Vauréal et qui nous fait toujours des lights aux petits oignons. Quand vous voyez le nom de José quelque part à la technique et que vous êtes photographe, vous savez que si vos photos sont pourries ce sera que de votre faute. Et au son c’est mon poto Bady. Alors lui si vous êtes un groupe français et que vous voulez que ça sonne, c’est votre client ! Et je ne dis pas ça parce que c’est mon pote, parce que justement c’est mon pote parce que c’est un bon !
Les titres s’enchaînent, on se rend compte au fur et à mesure à quel point ces morceaux sont efficaces et comme ils fonctionnent toujours aujourd’hui. Même ceux qui pourraient dénigrer le chant français très 80’s ne pourront pas nier la qualité des mélodies et l’efficacité des compositions. Et des groupes de cette époque Sortilège reste celui, avec Trust, qui avait une véritable plume. Aujourd’hui encore, 4 jours après le concert, je me surprends à chanter « Délire d’un fou » en boucle. Pour quelqu’un qui doit écouter la discographie du groupe une fois tous les 10 ans, avouez que ça interroge ! Nous aurons deux invités sur trois titres, Lynda Basstarde (la petite sœur de Matt ?) que personnellement je ne connaissais pas avant ce soir et Stéphane Buriez qu’on connaît pour avoir chantonné dans un petit groupe français de death assez peu reconnu dans le milieu du metal : Loudblast… (Ne me jetez pas des cailloux je déconne !!).
Côté public c’est l’osmose, la majorité des gens présents connaissent les morceaux par cœur et ne se privent pas de reprendre les refrains avec Zouille qui n’hésite pas à les faire participer. On sent que pour beaucoup ici, dans cet Elysée Montmartre au trois quarts complet (fait indiscutable, les chiffres officielles du nombre d’entrées qui m’ont été communiqué par la production sont d’un peu plus de 1200 personnes sur une jauge de 1500), c’est la grand-messe ! Le concert que les fans de la première heure attendaient, mais aussi ceux qui comme moi ont découvert le groupe alors qu’il n’était déjà plus en activité.
Ce soir nous aurons donc eu deux bonnes formations pour défendre le metal mélodique à la française. Certes Manigance aura joué de malchance et devra encore travailler pour imposer son nouveau line up là où Sortilège assure déjà avec le sang neuf. En tout cas, maintenant pour Melolive le rendez-vous est pris au Hellfest pour confirmer tout le bien qu’on pense déjà de cette reformation et on espère voir Manigance prochainement en pleine forme ! Merci l’Elysée Montmartre et Base Prod pour cette soirée !
Setlist :
Marchand d’hommes
Messager
Progéniture
Civilisation perdue
Phoenix
Le cyclope de l’étang
Walkyrie
Délire d’un fou
D’ailleurs
Chasse le dragon (avec Lynda Basstarde)
Amazone
Toujours plus haut
Vampire
Majesté
Gladiateur (avec Stéphane Buriez)
Quand un aveugle rêve
Mourir pour une princesse
Sortilège (avec S. Buriez) (avec L. Basstarde)
Vassago