Pour mon premier concert de l’année 2022 avec Melolive on s’est dit que faire un peu de lumière aux groupes émergents de la région ne pourrait pas nuire à notre diversité rédactionnelle. C’est donc au Studio 240 de Cormeilles-en-Parisis que nous nous retrouvons pour découvrir trois groupes : KAT, SAMERES et GARCON FACILE (qui remplace WIGO au pied levé). Une affiche éclectique comme vous allez le découvrir.
KAT est un duo féminin qui s’adonne à l’électro world music. La part belle est faite aux voix, un peu à l’image d’un L.E.J, mais l’accent est mis sur la diversité ethnique dans les mélodies, le tout soutenu par des beats et des accompagnements électroniques que les musiciennes gèrent en chantant. On saluera la performance car tout gérer à deux c’est un exercice qui n’est pas donné à tous. Sur scène on apprécie la maîtrise vocale, pas une fausse note ou une imprécision sur tout le set. Le seul reproche qu’on pourrait faire c’est la gestion entre les morceaux, il y a des silences un peu longs. Mais nous gageons que c’est quelque chose qui se corrigera avec le temps et l’expérience des plus grandes salles. En tout cas on leur souhaite une longue carrière, toutes les qualités de base sont présentes !
SAMARES prend le relais ensuite. Il s’agit là aussi d’un duo avec un guitariste acoustique et une multi-instrumentiste (guitare, violon, percussion et xylophone… rien que ça) qui fait également office de chanteuse principale. Musicalement cette fois nous naviguons plutôt dans le petit monde du folk à la française (à textes donc). Les thèmes sont majoritairement graves, on n’est pas là pour sauter partout, ce qui donnent aux paroles une importance majeure. On saluera la maîtrise du guitariste qui assure majoritairement les accompagnements à l’aide d’un looper et soutient le chant sur certains passages. La chanteuse quant à elle, comme pour le groupe précèdent, ne souffrira d’aucune imprécision. Là encore nous sommes face à un duo qui devrait pouvoir s’imposer sur la scène folk, variété française. Peut-être qu’une question de temps ?
WIGO que nous avions déjà croisé en première partie de L.E.J. à l’inauguration du Douze devait clôturer la soirée, mais la COVID en a décidé autrement. C’est donc à GARCON FACILE qu’à été confié la tâche. Cette fois c’est un groupe de quatre personnes qui débarque : batteur, guitariste/clavier, chanteur/clavier et chanteur. Là encore les textes sont en français mais cette fois le ton est nettement plus léger, à l’image du nom du groupe. La posture générale est assez macho et très second degré. On retrouve ça dans les textes principalement mais aussi dans l’attitude scénique des deux chanteurs avec lunette de soleil, sourires en coin et petites phrases de drague. Pour ma part, scéniquement on passe au cran du dessus. Le groupe est assuré, on sent l’expérience, les titres s’enchaînent, pas trop de silences entre chaque titre. Musicalement nous sommes face à de l’électro qui tire sur le funk et le R n’B sans tomber dans l’emploi du vocoder. On perçoit aussi une petite touche de rock apportée principalement par la guitare sur certains titres. Niveau chant c’est du grand art et les textes très second degrés sont plutôt bien écrit. Si on devait se lancer dans les comparaisons on serait un peu entre Gainsbourg et le chanteur des BB. Brune dont le nom m’échappe en solo pour les textes, avec une certaine nonchalance pédante très assumée qui finalement rend le groupe plutôt sympathique.
Trois découvertes intéressantes de notre scène régionale du Val d’Oise dans des genres différents mais avec un savoir faire certain, la découverte d’une salle très agréable, quoi de mieux pour démarrer la saison ?! Un grand merci au Studio 240 pour la qualité de l’accueil et un grand bravo à l’équipe de la régie (j’ai retenu que Tristan comme nom parce que c’est celui que tout le monde semblait oublier lors des remerciements !) qui a su produire un son et une lumière de très bonne qualité toute la soirée.