Je vais être totalement honnête avec vous, avec certains concerts je pars avec l’idée qu’en dehors de ma mission de photographe je risque de me faire un peu chier. La faute au genre musical qui n’est pas dans mes habitudes d’écoute ou simplement parce que je ne connais pas une note de ce que je vais découvrir ce soir-là. Pour Hugh Coltman c’était exactement une soirée de ce genre. Je n’écoute quasiment pas de Jazz même si j’ai une culture en la matière grâce aux études que j’ai fait dans le son (merci à mon prof de culture musicale à l’ISTS…) et jusqu’à ce jour le nom même de Hugh Coltman m’était complètement étranger. Et pourtant j’ai passé une soirée vraiment sympa. Explication dans la suite.
Delta Tea – la Surprise
Pour une première partie d’un artiste de Jazz dans le cadre du « Jazz au fil de l’Oise« , on s’attend… à un autre artiste de Jazz. Et bien non, c’est Delta Tea un groupe de Metal Progressif de la région de Cergy qui va avoir la tâche difficile un public qui n’est clairement pas venu écouter ce genre de musique. Le groupe s’en sortira haut la main avec sa musique racée et technique et en arrivant à créer une connexion avec le public présent entre les morceaux. L’humilité des membres de Delta Tea n’aura d’égale ce soir que leur savoir faire technique. Le groupe nous fera voyager en musique, sans aucun chant. Une véritable bonne surprise.
Hugh Coltman – Le gentleman
Il y’a deux choses qui ont contribué ce soir à ce que je reste jusqu’à la fin du concert : la première c’est qu’il s’agit d’un Jazz accessible car chanté. Hugh est chanteur, ça aide… et la seconde c’est le caractère du personnage. Car outre armé d’une voix très avenante et fort bien maîtrisée, Hugh Coltman est doté d’un humour plein d’auto-dérision que personnellement je goûte tout particulièrement. L’un et l’autre permettent de se mettre très rapidement le public dans la poche.
Côté musicien on a là la fine fleur avec sur scène un pianiste, un batteur, un guitariste mais aussi un saxophoniste (qui joue tout un tas d’instruments à vent tel flûte, clarinette et autres joyeusetés du même genre), un trompettiste, un trombone et un basson qui remplace tellement bien le rôle du bassiste qu’on n’en oublierait presque de se demander pourquoi il n’y en a pas. Chacun ira de sa performance personnelle au détour d’un ou plusieurs titres, mais jamais sans tomber dans la longueur excessive et ennuyeuse.
Finalement Hugh Coltman se permet d’offrir, au public venu le voir et l’entendre ce soir, un spectacle presque intimiste dans une salle qui n’est pas prévu pour ça. Il n’hésite pas à descendre de scène ou a envoyer son trompettiste à l’autre bout des gradins pour créer la surprise, à faire des blagues sur Télérama, mais surtout à remercier tous les méritants du soir en commençant par les techniciens (mention spéciale à l’éclairagiste qui semblait découvrir la salle et se trompait régulièrement de spot à envoyer provoquant des clignotements rapides qui ne sont pas sans rappeler mes premiers pas derrière une régie haha) et en terminant par le public car en effet, tout le monde porte un masque ce soir, sans exception et on peut également souligner le sérieux des équipes de la salle Le Douze qui ont veillé à ce que chaque personne se lave les mains à l’entrée (on ne parle pas d’un distributeur en libre-service dont personne ne se sert jamais, mais d’une vraie personne qui fait le job). Je profite de cette chronique pour faire un petit coucou au charmant couple avec lequel j’ai échangé quelques mots et qui ne manqueront surement pas de venir lire ce modeste report.